Répercussions sur les recommandations
De manière générale, les recommandations du Comité concernant la voix visent à atténuer le modèle descendant de prestation des services, placé sous la houlette des experts, au sein duquel l’expérience faite personnellement par les jeunes et leurs familles est marginalisée. Au vu du soutien important manifesté par les fournisseurs de services quant à l’importance de donner aux jeunes un droit de parole et de participation dans tous les aspects de la prestation des services, le MSEJ a une occasion de faire preuve de leadership en veillant à traduire cet appui à travers des mesures réelles et concrètes. Cette recommandation rejoint un thème figurant déjà dans Le livre de ma véritable histoire : Rapport sur des audiences publiques des jeunes quittant la prise en charge (2012), selon lequel la province de l’Ontario devrait reconnaître que le système actuel a besoin de changer fondamentalement en valorisant la participation des jeunes pris en charge et quittant la prise en charge et en prenant des mesures pour qu’ils soient inclus dans la gouvernance du système et la conception des services et programmes offerts en milieu résidentiel. À cette fin, bon nombre de recommandations figurant dans d’autres chapitres de ce rapport intègreront des éléments relatifs à la voix; toutefois, les arguments ci-dessus ont diverses répercussions sur les recommandations :
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L’intégration de la voix des jeunes, des familles et des aidants de première ligne à tous les niveaux de la prestation des services en milieu résidentiel en Ontario s’impose d’urgence. Il n’est pas suffisant d’élaborer des mécanismes au cas par cas (comme les programmes de soins) susceptibles de prendre en compte l’avis des jeunes. Ce droit de parole doit valoir sur le plan de la gouvernance, de la responsabilisation, de la conception des services et de la routine quotidienne des programmes.
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Les jeunes et leurs familles doivent avoir l’occasion de transmettre une rétroaction sur leur expérience des services de manière sûre et sans subir de pression de la part des fournisseurs de services. Un système d’enquêtes de satisfaction et de rétroaction doit être mis à la disposition des jeunes et de leurs familles et administré par un tiers. Il serait possible d’envisager une entente avec une école spécialisée dans le travail auprès des enfants et des jeunes d’une université afin d’avoir à disposition la capacité d’organisation et d’analyse initiale des données en résultant.
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Le Comité s’inquiète beaucoup de la mise en œuvre continue d’un régime de droits des enfants transparent, uniforme et constructif dans le contexte des services en milieu résidentiel. À l’heure actuelle, les jeunes pris en charge dans des foyers de groupe sont informés de leurs droits et obligations au cours d’un processus d’admission qui s’avère typiquement stressant par nature, avec une révision des droits et des responsabilités prévue tous les six mois. Les documents fournis aux jeunes à cet égard diffèrent selon les fournisseurs de services, et la volonté des jeunes de comprendre leurs droits est limitée. Le Comité pense que les services en milieu résidentiel devraient être éclairés de manière beaucoup plus profonde sous l’angle des droits des enfants.
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Les jeunes n’ayant pas l’occasion de s’exprimer, de prendre leur vie en main et de faire part de leurs préoccupations, parce qu’ils ne parlent pas ou ne sont pas en mesure de participer pour une quelconque autre raison aux mécanismes de rétroaction existants, doivent être inclus dans l’élaboration d’une stratégie constructive qui leur donne la parole au sein du système et sur le plan individuel.
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Il est nécessaire de prendre des mesures de responsabilisation dans l’ensemble des services en milieu résidentiel afin de garantir des progrès conséquents vers la pleine intégration des voix des jeunes, de leurs familles et de leurs aidants immédiats.